Historique modifié

Modifications en bleu


Historique

Je crois qu’un petit résumé de la situation politique et sociale en Syrie est de mise. Le régime Al Baas est aujourd’hui en place depuis 48 ans, il consiste en un parti unique dans tout le pays qui a été créé dans un but « socialiste » et qui a tourné en régime totalitaire. Tout le monde est en permanence surveillé, si quelqu’un dérape ou dit un mot de travers il est menacé : tout fonctionne par la force. Les chants que les enfants apprennent dès leur plus jeune âge à l’école sont à la gloire du parti et du Guide (le président), les meilleurs postes de travail dans tout le pays sont réservés uniquement aux membres du parti afin d’augmenter son influence et tout un chacun peut dénoncer son voisin, on ne peut pas faire confiance.
Puis en 2000, suite au décès du président Hafez Al Assad, son fils Bashar  a pris le pouvoir ; à ce moment-là beaucoup se sont mis à espérer, avec le développement des techniques de communication comme internet ou le téléphone les gens ont pensé qu’il n’était plus possible de restreindre la liberté d’expression, ils ont voulu une démocratisation du système. Mais l’ancienne garde du parti veillait, tout était verrouillé et les choses n’ont pas vraiment changé : le système est resté le même, malgré certaines améliorations. Et c’est là qu’intervient le Printemps Arabe.

Début des révoltes

15 mars : Tout a commencé ce jour-là avec une distribution de tracts et quelques manifestations à Damas.
16 mars : Les choses ont empiré lors d’une manifestation pour la libération des détenus d’opinion. Trente-trois personnes ont été arrêtées ce jour-là, dont dix femmes. Parmi ces personnes, certaines ont été « choisies » par les forces de sécurité à cause d’articles diffusés sur le net à propos des manifestations dans les pays arabes ; une grande partie ont entamé une grève de la faim. 
Peu après : Une quinzaine d’enfants d’une dizaine d’années ont été arrêtés à Daraa sous le prétexte d’avoir écrit le mot « liberté » sur les murs. Les parents ont tenté d’aller les voir et d’intervenir pour les libérer, ils ont subi des violences verbales et une grande humiliation, tout ceci sans aucun résultat. C’est à ce moment-là que les familles sont sorties dans les rues de Daraa pour manifester pour la libération de leurs enfants ; ça a été le déclencheur. Les forces de l’ordre ont réagi en tirant à balles réelles.
23 mars : Enterrement des morts tués lors des manifestations ; la cérémonie a rassemblé des milliers de personnes, la ville a été encerclée par les forces de sécurité et les mensonges du régime ont commencé. Il a été dit que tous ces gens étaient des terroristes jordaniens armés, et suite à cet encerclement tout la Syrie s’est enflammée. 
25 mars : Ce vendredi a été appelé « le vendredi de la dignité », c’est ce jour-là que les manifestations se sont généralisées dans toute la Syrie ; lors de tentatives de répression de la foule les forces de sécurité ont usé de violence et des centaines de personnes ont été arrêtées.
27 mars : Dix-sept des prisonniers d’opinion ont été libérés, les autres ont continué leur grève de la faim et débuté une grève de la soif ; celles-ci ont duré jusqu’à ce qu’ils apprennent l’ampleur des manifestations par leur famille.  Aujourd’hui la plupart de ces détenus ont été relâchés, d’autres vont être jugés et on n’a plus de nouvelles des derniers. 
30 mars : Jour du discours tant attendu de Bashar Al Assad, discours qu'il avait promis de faire depuis plusieurs jours suite aux manifestations. Des réformes et la levée de l’état d’urgence qui dure depuis plusieurs dizaines d’années en Syrie, voilà ce qu'attendait le peuple, mais Assad annonce seulement des changements non immédiats prétendument non influencés par les protestations de la population. Suite à cela, plusieurs milliers de personnes sont sorties dans les rues un peu partout en Syrie pour protester : c’était la journée des martyrs, le 1er avril.

Récemment :

Dans l’ensemble voici les événements récents : des arrestations aléatoires ont eu lieu dans plusieurs villes syriennes, il y a eu plus d'une centaine de morts et des centaines d'arrestations à travers le pays, le gouvernement coupe de façon intermittente les réseaux mobiles afin d’empêcher les informations d’arriver à temps chez les destinataires, et indirectement la famille de prendre des nouvelles. Les seules chaines télévisées relayant des informations sur les événements en Syrie sont Al Jazeera et Al Arabiya, mais malgré cela elles doivent subir des pressions car elles refusent des informations de source primaire, ce qui sert le "black out" médiatique visé par le parti syrien ; tous les appareils qui peuvent enregistrer ce qu’il se passe sur place sont confisqués, dans la mesure du possible, leurs propriétaires peuvent même être visés par des armes. Les militants sont arrêtés puis frappés afin de les effrayer ; ceux qui relayent les informations via internet ou facebook sont également arrêtés ou victimes de menaces. Le gouvernement tente de faire circuler l’information selon laquelle toutes ces manifestations seraient un complot organisé par Israël et l'impérialisme. Cette explication a déjà été utilisée lors des événements des années 80 sous le régime du père Assad afin de manipuler les gens.

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